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HISTORIQUE DU QUARTIER

L'unique Z.U.P. du gers

Né dans les années 1960-70 pour pallier la vétusté des logements du centre-ville et la croissance démographique, le quartier du Garros témoigne d’une nouvelle politique d’urbanisation et d’extension de la ville d’Auch.

Les photographies sur cette page montrent le quartier du Garros dans les années 1960-70. Elles sont tirées des archives de l'OPHLM32 et du Service Communication Ville d'Auch-Grand Auch Cœur de Gascogne

UN QUARTIER EX NIHILO

Un manque crucial de logements

Implanté au sud de la ville, en rive droite du Gers, ce quartier s’étend sur 31 ha. Bien qu’autrefois traversé par l’aqueduc gallo-romain, cet espace reste très peu urbanisé : les lieux-dits Garros, Nourric et Basté sont de vastes champs cultivés à deux pas du château du Garros. La proximité des entrepôts de la SEITA et de la tuilerie Lartigue et Dumas pousse néanmoins quelques particuliers à y construire des maisons individuelles dès les années 1950.
L’accroissement naturel et migratoire de la population auscitaine depuis les années 1920 et le manque évident de logements décents dans le centre historique, la création du futur lycée technique et la perspective de déménagement de l’hôpital incitent le Conseil municipal à saisir l’opportunité des nouvelles lois instaurant les Z.U.P* par délibération du 30 mars 1960. Un arrêté ministériel du 19 février 1962 en valide le périmètre.


1962-1976 LA CREATION DE LA Z.U.P.

Deux équipes successives…
Les architectes P. Gardia et
M. Zavagno, figures de la Modernité toulousaine, dressent le plan du futur quartier, surveillent et valident tous les projets confiés à des architectes d’opération locaux : A. Sauvagé,
B. Bouyssou, B. Alliot et G. Leblanc.
Le programme initial de 500 logements neufs est rapidement réévalué à 1 086 logements pour répondre aux futurs besoins du quartier. L’usage du béton et d’éléments préfabriqués et standardisés s’affirme comme une esthétique nouvelle. Chaque nouveau programme est l’occasion de propositions originales pour agencer les appartements, du T2 au T6 : création de séchoirs communs pour étendre le linge, mutualisation des gaines techniques dans les murs mitoyens, cages d’escaliers ou paliers d’ascenseur différents…

… pour un même projet
Après le départ des deux architectes en chef, B. Bachelot, autre figure de l’architecture moderniste toulousaine, prend le relai en 1970. Une orientation légèrement différente est alors donnée au plan de masse de la cité Z.U.P. : allègement de la densité urbaine, emploi accru des nouveaux processus de production et renforcement des liaisons entre voies routières. Les équipements collectifs ne sont pas en reste : un Foyer des Jeunes travailleurs ouvre ses portes en 1974, suivi d’une salle polyvalente ; le centre social est l’un des derniers bâtiments construits ; en revanche, le centre culturel initialement prévu ne verra pas le jour. L’église
Ste-Bernadette, construite par le diocèse, assume son plan en losange et sa nef en hémicycle. 280 maisons individuelles (T4 à T6) sont également construites entre 1972 et 1974,
à partir des modèles Emeraude et Topaze proposées par le GIE-GCMI, retenu lors du Concours Chalandon.
Les travaux de la Z.U.P. du Garros s’achèvent en 1976.

1984-1995

La phase de D.S.Q.

De la standardisation à la singularisation
Dès 1984, des dysfonctionnements sont pointés : inachèvement des espaces verts, déficiences thermiques et phoniques, problèmes d’étanchéité, uniformité des édifices … 8,9% de la population auscitaine vit désormais dans ce quartier, qui conserve néanmoins de nombreux logements vacants.
La Ville lance alors une procédure de D.S.Q. (Développement Social des Quartiers) : il s’agit d’améliorer le confort des appartements, de créer de nouveaux logements et de singulariser des édifices jusque-là standardisés. Les architectes
B. Chanson et B. Kohn renforcent l’isolation des bâtiments, créent des jardins privatifs en pied d’immeubles, ajoutent balcons, colonnes et frontons en béton pour différencier les édifices, ferment certaines cages d’escalier, prévoient des supports grillagés pour de la végétation grimpante ainsi que des jardinières, créent des garages et réaménagent les parkings. La salle polyvalente est agrandie et les plantations d’arbres d’alignement sont développées.

Un quartier relié à la ville

L’isolement du quartier est enfin en partie rompu grâce à la création du pont du Mouzon en 1989, peu de temps avant l’achèvement des travaux du D.S.Q., dans la première moitié de la décennie 1990.
Si les constructions du Garros accusent aujourd’hui les affres
du temps, elles n’en demeurent pas moins emblématiques de toute une page de l’histoire de l’urbanisme en France. Et les aménagements se poursuivent : un projet de requalification urbaine du quartier est en cours pour l’adapter aux nouveaux besoins des habitants.


 

Lexique :

Tour :
habitat collectif de forme verticale (par opposition à la barre, de forme horizontale).
H.L.M. :
Habitations à Loyer Modéré
Z.U.P. :
définies par une loi-cadre d’août 1957 et la loi du 31/12/1958, les Zones à Urbaniser par Priorité permettent la mise en chantier d’un grand nombre de logements, en proximité d’équipements collectifs et sociaux, grâce à des procédures d’acquisitions foncières facilitées.

 

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